Présentation de la méthodologie et des différents instruments de mesure utilisés dans le bilan " un métier qui me correspond "

Aperçu de quelques-uns de leurs apports et limites dans le cadre d'une orientation

Remarque : Du fait de certains aspects techniques, cette présentation s'adresse plus  particulièrement aux psychologues et consultants en ressources humaines déjà initiés à l'utilisation d'outils d'évaluation des personnes.

 Première partie : les trois inventaires d'intérêts professionnels : IRMR, MSC, TIP.

Apports

- Ils constituent la base de ce bilan d'orientation car les intérêts professionnels sont les éléments les plus corrélés avec la stabilité et la satisfaction dans un emploi.

- Ce sont les outils d'évaluation généralement les mieux acceptés.

- Ils comportent un aspect ludique et constituent de très bons supports aux entretiens.

- L'utilisation de ces trois inventaires permet de situer des intérêts et des motivations selon quatre éclairages différents : la typologie de Holland, les échelles de Rothwell-Miller, les champs d'Egloff, et la factorisation d'Achtnich. Ces différents éclairages offrent aux personnes évaluées des repérages différents pour comprendre leurs intérêts et motivations et donc, des clés différentes pour enclencher des processus de prise de décision d'orientation.

- L'étendue du panel de métiers représentés dans ces trois inventaires permet un positionnement de la plupart des individus face à la quasi-totalité des domaines professionnels.

 

 Limites

- Ils renseignent peu sur les éléments constitutifs du caractère et très peu sur les aptitudes requises pour s'adapter aux formations et professions en rapport avec les intérêts dégagés.

- Ils ne permettent pas de déboucher directement sur le choix d'une profession précise car ce sont des outils permettant des prises de conscience de ses gammes d'intérêts et motivations.

 
 

1- L'IRMR ( Inventaire d'Intérêts Professionnels de Rothwell-miller )

~ Composé de 9 listes de 12 métiers à ordonner.

 Apports

- Fiable, parce que très largement utilisé pour le conseil en orientation en France, il s'appuie sur la typologie la plus utilisée dans le monde ( la typologie de Holland ) et parce qu'ayant bénéficié de nombreuses études de fidélité et de validité.

- Constitué de métiers dotés d'un fort pouvoir d'activation de représentations stéréotypées correspondant pleinement aux douze catégories de stéréotypes qui composent selon Rothwell et Miller les six types de Holland, il permet de déduire facilement et dans de grandes lignes, des intérêts pour divers domaines professionnels.

- Les deux dimensionnements utilisés dans cet inventaire - la typologie de Holland et la catégorisation de Rothwell-Miller - offrent deux sortes de repérages pour appréhender la nature des intérêts des personnes.

 

Limites

- L'interrogation à travers des stéréotypes, utilisée par un grand nombre d'outils d'évaluation des intérêts professionnels, est critiquée par certains psychologues de l'orientation qui préfèrent mesurer ces intérêts d'une façon la plus proche possible de représentations concrètes, comme cela peut être le cas grâce, par exemple, à du matériel visuel sur lequel sont représentées des activités professionnelles.

- Certains domaines professionnels sont peu ou pas représentés dans cet inventaire, comme par exemple, le secteur alimentaire, du droit ou bien encore de la politique.

-  Il nous renseigne peu sur les besoins ou tendances qui motivent les choix en matière d'orientation professionnelle.

 

2- L'inventaire d'intérêts professionnels Métiers sur Cartes

~ Composé de 120 cartes sur lesquelles sont inscrits des noms de métiers à classer de trois manières différentes : ce métier me plait, ce métier me laisse indifférent ou indécis, ce métier ne me plait pas.

Apports

- Il permet un positionnement par rapport à des secteurs professionnels peu ou pas représentés dans les deux autres inventaires utilisés dans ce bilan, comme par exemple, le secteur alimentaire dans l'IRMR ou le facteur « dynamisme » ( selon l'approche d' Achtnich ) dans le TIP.

- La manipulation et la préhension de l'objet ( ici la carte avec la profession qui y est inscrite ) suscitent un investissement affectif permettant l'activation du potentiel expressif des personnes, et donc, leur positionnement par rapport au métier inscrit.

- Le caractère nominatif des items favorise le processus de projection de soi sur les métiers proposés ; ce qui est intéressant, notamment, pour les personnes qui peuvent ressentir des limitations face au matériel visuel du TIP. A titre d'exemple, la personne ou l'environnement présents sur une photo peuvent générer un rejet plus ou moins conscient chez certaines personnes qui, par ailleurs, peuvent être attirées par l'activité professionnelle représentée.

 

Limites

- Les métiers figurant dans cet inventaire ayant été sélectionnés pour pallier à des sous-représentations de certains dimensionnements dans les deux autres inventaires utilisés dans ce bilan, son utilisation ne se justifie qu'en complément.

- Bien que les items aient été catégorisés suivant des sources fiables et reconnues, l'inventaire dans son ensemble ne dispose pas des mêmes qualités métrologiques que les autres outils d'évaluation utilisés dans ce bilan d'orientation.

- Faute d'un échantillonnage suffisant, pour l'instant, les scores sont étalonnés en fonction des tableaux d'étalonnages des autres inventaires d'intérêts utilisés.

 

3- Le TIP ( Test d'Intérêts en Photos )

~ Composé de 127 photos représentant des personnes dans l'exercice de leur profession, à classer en trois catégories : cette activité me plait, cette activité me laisse indifférent ou indécis, cette activité ne me plait pas.

 

Apports

- Fondé sur deux modèles différents des intérêts professionnels - les champs d'Egloff et la typologie de Holland - il propose deux éclairages différents sur les intérêts d'une personne.

- Le matériel visuel constitue un très bon support à des échanges interactifs, notamment, parce qu'il peut facilement atteindre la sphère affective et donc permettre une expression personnelle à propos des besoins et motivations.

- Face au choix des photographies, des mécanismes d'identification aux professionnels représentés peuvent être activés ; ce qui est intéressant, notamment pour les personnes présentant quelques difficultés d'élaboration mentale.

- La manipulation et la préhension de l'objet ( ici la photographie ) suscitent un investissement affectif permettant l'activation du potentiel expressif des personnes et donc leur positionnement par rapport à l'activité représentée.

 

Limites

- Les personnes représentées sur les photos sont toutes de jeunes adultes, voire des adolescents. Cela peut générer des difficultés à pouvoir s'y identifier chez des sujets d'âge mûr.

- Le matériel visuel en atteignant des sphères préconscientes, voire inconscientes du psychisme, peut du même coup réactiver des mécanismes de défense. Par exemple, un homme peut rejeter une photo non parce que l'activité ne l'attire pas mais parce qu'elle est exercée par une femme.

- Les items descriptifs, comme les photos de cet inventaire peuvent provoquer des blocages dans les processus de représentation de soi qui sont activés face à une profession . Certaines personnes peuvent plus facilement se projeter dans une profession si elles peuvent élaborer mentalement, elles-mêmes, leurs propres représentations ; les items nominatifs sont plus à même de solliciter l'imaginaire de ces personnes.

- Certains domaines, comme par exemple, les domaines scientifiques et littéraires sont très peu représentés dans cet inventaire.

 

Deuxième partie : l'entretien.

 - Les techniques d'entretien utilisées dans ce bilan s'inspirent des conceptions de Carl Rogers sur la relation d'aide et du style de consultation centrée sur l'écoute, utilisé par Martin Achtnich, dans son Berufsbilden-Test  (outil d'évaluation inutilisable par ailleurs, pour l'instant, parce que composé de photographies ayant une trentaine d'années).

- L'intérêt d'une consultation en orientation est de permettre à une personne de se mettre en contact avec des inclinations ou besoins dont elle n'a pas ou peu conscience ; c'est d'ailleurs cet état d'inconscience relative qui pousse à chercher conseil.

- Les inventaires d'intérêts utilisés ici permettent de mesurer d'une manière objective ces inclinations et besoins, notamment, grâce au dimensionnement des professions selon la factorisation d'Achtnich, alors que l'entretien - phase essentielle de ce bilan - doit permettre à la personne, par les commentaires et les associations qu'elle fait sur les métiers et activités professionnelles qu'elle a choisis, de les reconnaître d'une manière subjective. Ce n'est qu'au terme d'une participation active et affective qu'une personne peut effectivement s'acheminer vers une prise de décision d'orientation ; parce que son choix est alors motivé.

- Concrètement, une phase de regroupement, classement et clarification des choix, suit la sélection des items. Au cours de ces opérations effectuées par la personne, les échanges sont orientés de manière à ce que l'aspect émotionnel de l'expression prime sur l'aspect purement descriptif et objectivant.

- Dans cette optique, donc, l'entretien vise plus à aider la personne à se découvrir qu'à donner des conseils aussi éclairés soient-ils.

 

Troisième partie : l'inventaire de personnalité Alter Ego.

~ Composé de 132 questions d'autoévaluations.

 Apports

- Basé sur le modèle des « cinq grands facteurs », reconnu sur le plan international, il permet l'évaluation de cinq dimensions de base de la personnalité, divisées chacune en deux sous-dimensions.

- Il a bénéficié de nombreuses études de fidélité et de validité.

- Les résultats obtenus à cet inventaire peuvent être comparés à ceux des inventaires d'intérêts utilisés dans ce bilan d'orientation, notamment en ce qui concerne la typologie de Holland : des études ont pu montrer l'existence de liens intéressants entre le modèle des « cinq grands facteurs » et l'approche des intérêts de Holland.

- L'inventaire est doté de différents indicateurs de manières de répondre aux questions, facilitant l'interprétation du profil de la personne et pouvant servir de support d'entretien.

- Il permet d'approcher des éléments de personnalité qui pourraient faciliter ou entraver l'exercice de professions en rapport avec les intérêts et motivations de la personne.

 

Limites

- L'inventaire évalue l'autoreprésentation de la personne plutôt que la personne elle-même.

- Il ne peut mesurer au mieux que les aspects qu'il est censé mesurer de la personnalité, et de ce fait, d'autres outils d'évaluation doivent, dans le cadre d'un bilan d'orientation, accompagner son utilisation.

- Les résultats obtenus dans ce type d'inventaire bien qu'en général, assez stables, peuvent varier dans le temps, d'une manière plus ou moins importante suivant les personnes

 

Quatrième partie : la proposition de voies d'orientation.

Apports

- Elle offre une sélection  - bien sûr non exhaustive - de professions en adéquation avec le profil de la personne, tel qu'il s'est dégagé des évaluations.

- Elle est établie à partir d'une liste de 680 métiers classés selon la typologie de Holland du Dictionnaire Septembre des métiers et professions, la factorisation d'Achtnich, les champs d'intérêts professionnels d'Egloff et les échelles d'intérêts professionnels de Rothwell et Miller

- Elle tient compte des degrés d'affinités de la personne avec les dimensions utilisées dans ce bilan d'orientation et des différents positionnements des 680 professions de cette liste, par rapport à ces mêmes dimensions.

- Cette sélection de métiers fait partie du dossier de restitution remis lors de la séance de synthèse. Elle est fournie comme un élément supplémentaire de réflexion et afin d'indiquer certains métiers auxquels la personne n'aurait peut-être pas pensé.

 

Limites

- La liste de métiers ( dont est issue la proposition de voies d'orientation ) s'inspire de différentes sources de classifications qui, bien que fiables et étant le fruit de plusieurs années d'études, sont sujettes à des remaniements permanents. Ceci tient à la nature même de cette tâche de classement qui est extrêmement complexe, pour plusieurs raisons dont voici quelques exemples :

       w  Chaque profession relève à des degrés divers de plusieurs types d'intérêts, domaines ou bien encore motivations. La détermination de ces différents dimensionnements et la fixation de ces degrés dépendent des diverses méthodologies utilisées et de leurs auteurs et comportent donc une part d'arbitraire.

       w  Une classification se base sur une analyse généralisante des professions et ne peut refléter toute la diversité des réalités professionnelles. Par exemple, la profession de technicien agricole est positionnée dans le type de Holland « Réaliste » alors que si elle est exercée dans le cadre de la coopération au développement elle peut se ranger pour une large part, dans le type de Holland « Social ».

 

Cinquième partie : les tests d'aptitudes cognitives.

bulletLes Progressive Matrices ( PM 38 )
bullet La batterie d'aptitudes NV 5 R
bullet La batterie d'aptitudes GAT

     ~ Ils sont composés de 5 séries de 12 dessins à compléter pour les PM 38, de 4 épreuves : verbale, spatiale, numérique et non verbale pour la GAT et de 9 épreuves de courte durée pour la NV 5 R : raisonnement général, raisonnement spatial, compréhension verbale, calcul, raisonnement pratique-technique, raisonnement inductif, attention, vocabulaire, orthographe.

 Apports

- Ils permettent d'estimer les possibilités générales d'apprentissage et d'acquisition de nouvelles connaissances mais aussi de certaines plus spécifiques grâce à la NV 5 R.

- Ils sont utilisés sur option, en fonction des demandes de la personne, pour estimer les facilités ou difficultés à suivre ou à reprendre une formation ou à s'adapter à un poste de travail.

- Ils font partie des outils d'évaluation les plus utilisés et les plus fiables parce qu'ayant été sujets à un grand nombre d'études.

 

Limites

- Ils ne nous renseignent pas sur la personnalité, les motivations, les intérêts ou les connaissances.

- Les aptitudes cognitives étant très variées, ces outils ne peuvent  mesurer que certaines facettes de l'efficience intellectuelle.

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